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En pause forcée, les acteurs du Bâtiment plébiscitent la formation

REX. Comme de nombreux chantiers sont à l'arrêt en raison de la crise sanitaire du coronavirus, les professionnels du Bâtiment ont désormais du temps disponibles. Ils sont nombreux à utiliser cette période pour se former et suivre des formations en ligne. Les entreprises se sont donc adaptées. Témoignages.

Webinar, e-learning, mooc, les organisations du BTP accompagnent les professionnels du secteur durant cette période de confinement en leur proposant des modules de formation gratuits. Mais elles ne sont pas les seules, les entreprises sont aussi pro-actives en la matière. Car si le temps manque parfois en période d'activité, la vacance imposée par la crise du coronavirus est une opportunité pour parfaire ses connaissances ou en engranger des nouvelles. "En temps normal, nous avons des difficultés à faire participer nos clients, notamment les bureaux d'étude, à nos formations en ligne, ils sont pris dans leur quotidien. Parfois, ils s'inscrivent, mais n'assistent pas au module", regrette Anne Delafosse, responsable formation clients chez Aldes, spécialiste de la qualité de l'air intérieur. Un sentiment partagé par Eric Limasset, président du fabricant d'échafaudage Layher. "Les chantiers de nos clients sont arrêtés, et ils disposent enfin d'un peu de temps", raconte –t-il soulignant qu'habituellement les formations s'effectuent en présentiel sur 3-4 jours. L'entreprise a réussi le tour de force de monter et créer un programme en seulement 4 jours grâce aux équipes informatiques et de formation. C'est donc un cours par jour qui est aujourd'hui délivré. "Ce défi nous a permis de créer de l'émulation. Ce type de projets sont stimulants et évitent de trop penser à la situation actuelle", indique Eric Limasset. Chez Aldes, le catalogue de formation digital existait, mais il a fallu adapter et accélérer le calendrier afin d'offrir une formation par semaine.

Nombre de participants en hausse

Afin de mobiliser les participants, emailings, messages sur les réseaux sociaux ont été diffusés, mais pas seulement. "En suivant les conseils de nos commerciaux, nous avons aussi choisi de sensibiliser certains publics via des flyers envoyés par la poste… Au final, ce sont 50% de nos clients et 50% de personnes extérieures qui suivent nos webinars", note le président de chez Layher. Et les chiffres sont révélateurs d'une attente : alors que les formations présentielles accueillent 6 à 10 personnes, les formations en ligne touchent entre 50 et 80 personnes actuellement "et cela ne diminue pas", glisse le président de Layher, qui observe la participation d'internautes marocains, thaïlandais, anglais, etc. Chez Aldes, le premier module a réuni 50 personnes, alors qu'habituellement seules 3-4 personnes se connectent. "On remarque qu'il y a un vrai souci de monter en compétences notamment sur des questions réglementaires", ajoute Anne Delafosse.

Un cours en direct et un tchat

Côté organisation, le format choisi est celui du webinar en direct avec un orateur qui propose un cours explicatif, des démonstrations pouvant aller jusqu'à une heure accompagné d'un tchat pour les questions éventuelles. "Les participants sont plutôt assidus, peu quittent le cours. Nous proposons ensuite l'accès à une plateforme d'e-learning pour ceux qui souhaitent aller plus loin. En interne aussi, certains de nos collaborateurs profitent de ces cours pour améliorer leur connaissance sur nos cœurs de métier",se félicite Eric Limasset, notant des retours positifs, mais aussi des demandes de modules pratiques sur les aides de l'Etat pour les entreprises en difficultés. Un besoin qui devrait être couvert dans les prochains jours.

Webinar et après ?

Quid de la suite ? Succès aidant, les entreprises réfléchissent à exploiter les formations en ligne de manière plus soutenue. "Dans le secteur des échafaudages, le présentiel est nécessaire, mais les webinars sont un moyen d'améliorer nos formations, notamment en préparation, puis en fin de stage", souligne le président de Layher. Chez Aldes, on espère que la motivation restera présente sur les sessions tout au long de l'année. De nouveaux horizons s'ouvrent et la conduite du changement, si compliquée à mettre en œuvre en temps normal, semble être plus rapide en marche forcée.
 
Nicolas Paul, artisan électricien, 36 ans
"Je fais régulièrement des formations en temps normal, au moins 1 fois par mois, mais c'est sur un format présentiel. Là, j'ai accéléré le rythme à raison d'une formation par jour depuis une semaine. J'ai suivi des modules pour améliorer mes compétences sur les réseaux sociaux, ma communication avec des conférenciers, mais aussi des programmes de fabricants. En ce moment, nous sommes inondés d'offres de formations gratuites. Je suis à l'arrêt complet depuis une semaine, et j'apprécie ces formations, cela me permet de renforcer mes connaissances et de faire des mises à jour sur des normes et réglementations".


 

Céline Galoffre (09/04/2020)