La diminution des aides publiques à l'apprentissage se poursuit, alors qu'elles ont permis, à la suite de la loi Pénicaud de 2018, de passer de près de 290.000 contrats d'apprentissage en 2017, à près de 880.000 en 2024. Ainsi, après la baisse, au 1er janvier 2025, de la subvention que touche chaque entreprise lorsqu'elle recourt à un apprenti, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, a annoncé, le 30 avril 2025, une vaste réforme du financement de l'apprentissage. Le gouvernement
souhaite ainsi réaliser entre 678 et 755 millions d'économies sur les engagements de l'Etat en 2025, selon
Les Echos.
Dès le 1er juillet 2025, chaque entreprise qui a recours à un apprenti de niveau bac+3 ou plus devra s'acquitter, auprès du CFA (Centre de formation d'apprentis) qui le forme, de la somme de 750 euros par contrat d'apprentissage. Une mesure censée, à elle seule, diminuer les engagements de l’État à hauteur de 500 millions d'euros en 2025.
Par ailleurs, alors que la contribution des entreprises n'est pas suffisante à financer la formation des apprentis dans les CFA, le niveau de prise en charge de l’État, bien qu'elle reste proratisée en fonction de la durée de la formation, sera désormais calculée de manière journalière, et non plus mensuelle. Une mesure permettant de lutter contre les
"pratiques d'optimisation calendaire" de certains CFA, explique le gouvernement, mais aussi d'arrêter de subventionner une formation qu'un jeune a quittée.
Le financement aux CFA du bâtiment pourrait être renforcé
Cette réforme vise aussi à prioriser les financements en fonction des besoins du marché. Ainsi, à partir de la rentrée 2026 cette fois, les formations qui concernent les premiers niveaux de qualification seront
"exonérées de la participation obligatoire des employeurs et du plafonnement du niveau de prise en charge". Par ailleurs, afin d'attirer plus de personnes vers les métiers en tension, le gouvernement compte majorer le financement des
"formations stratégiques pour le marché du travail", dont fait partie le bâtiment. Ce sont désormais les branches professionnelles qui devront prioriser certaines formations en fonction de leurs besoins. L'Etat pourra aussi majorer des apprentissages directement.