A quelques jours de l’ouverture de l’ouverture de la COP21 et au moment où la communauté internationale se mobilise pour faire face au changement climatique, l’organisme de formation professionnelle qualifiante, (Afpa), membre du Service public de l’Emploi est en ordre de bataille dans le secteur du bâtiment pour former dès 2016, près de 50.000 personnes aux nouvelles compétences et aux transformations des métiers liées à la transition énergétique.
80 métiers du bâtiment très significativement impactés
Sur les 300 métiers auxquels forme l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes, (Afpa), 80 dans le bâtiment sont "très significativement impactés" par ces transformations, majoritairement des métiers existants (électriciens, plombiers, etc.), mais aussi de nouveaux métiers, nous a précisé Yves Barou, président de l’Afpa lors d’une rencontre organisée par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), ce lundi 23 novembre.
Par ailleurs, l’Afpa, qui forme 140.000 personnes par an, propose 50 modules de perfectionnement en formation continue spécifique sur des périodes de trois jours. "Cela représente dans le bâtiment 80 formations qualifiantes et 50 en offres courtes", a-t-il souligné.
Dans le secteur de la construction, ce sont avant tout les métiers de rénovation et d'isolation comme plaquiste, façadier-peintre, ceux de l'énergie (les métiers de l'éolien par exemple, pour lesquels un centre de formation spécifique sera mis en place à Cherbourg), l'économie du recyclage (tri des déchets), la chimie verte (biocarburants 2e et 3e génération) et les "usines du futur" qui intégreront les nouvelles contraintes dès la conception via notamment les imprimantes 3D. D’ailleurs, trente centres "stratégiques" nationaux, en relation avec des entreprises, les collectivités locales, des pôles de compétitivité et d'autres structures de formation, sont chargés du renouvellement de l'offre pour les filières d'avenir.
Ne pas couper les budgets d'investissement
Après avoir dressé l’activité de l’organisme aux 1.000 formateurs dans le domaine du bâtiment, Yves Barou a pointé le paradoxe du bâtiment, où l'effort de formation "a tendance à être baissé par certains acteurs en raison d'une mauvaise conjoncture, ce qui est une erreur" d'autant que le BTP est porté aujourd'hui davantage par la rénovation du bâti que par la construction du neuf".
Et de conclure : "Il ne faut pas couper les budgets d'investissement, ne pas sacrifier l'avenir au présent", pour lequel cette refonte représente un gros investissement. Par exemple, cela représente 5.000 euros pour la réalisation d’une plateforme de pompe à chaleur. "Dans certaines formations, on est en avance par rapport à la demande: pour les imprimantes 3D par exemple, on n'a pas beaucoup de commandes", a-t-il détaillé.
Dans le cadre du plan de 150.000 formations prioritaires annoncé par le Gouvernement pour 2016, l'Afpa se dit prête à en former 50.000, a bien précisé Yves Barou.